La psychothérapie est une auto-thérapie

On entreprend une psychothérapie pour toutes sortes de raisons mais principalement parce que l'on est aux prises avec des souffrances psychiques auxquelles on n'arrive pas à faire face.

Contacter un "psy", psychologue, psychothérapeute, ou autre soignant, c'est d'abord demander de l'aide. Et, effectivement il s'agit bien d'une aide, mais laquelle ?

Quand on souffre depuis quelques temps, on a cherché à connaître les causes de cette souffrance : notre conjoint, nos parents, nos enfants, nos collègues, notre passé ... Quand on se décide à consulter pour soi-même, on a déjà fait le pas de vouloir chercher en soi-même et non plus dans les autres; même si, c'est le plus souvent dans la relation à eux que la souffrance apparaît.

Faisant appel à un autre pour nous débarrasser de la douleur, nous aimerions bien  avoir affaire à un magicien de l'âme ou du psychisme Il verrait clair en nous et il nous enlèverait d'un coup de scalpel virtuel le noeud du problème. Bien souvent cette pensée magique n'est pas consciente.

En fait, quelque soit sa formation et ses références théoriques, aucun "psy" n'a la formule magique : telle souffrance  provient de tel problème/traumatisme et se dissoudra grâce à telle pratique. Si dans l'après coup "tout s'explique" du pourquoi et comment la douleur a pris place, personne n'a la clé à l'avance.

La psychothérapie est donc avant la démarche  de quelqu'un qui souffre d'une cause inconnue et qui veut bien être accompagné pour cela. "Expliquer n'est pas le but. La thérapie est l' accompagnement de l'auto-thérapie; c'est à la personne d'être sujet de sa thérapie", écrit J-P Klein.

L'accompagnement en question peut être fait de multiples manières, mais son action principale est d'offrir à celui qui demande, un espace, une oreille, une attention, à ce qui chez l'autre est douleur. De telle sorte que les "protections", les parois psychiques érigées autour de cette zone douloureuse puissent  se fissurer, s'amollir, et laisser écouler la souffrance. 

Dans cet espace-là, nous gagnons petit à petit la liberté de découvrir d'où provient la douleur et comment en guérir les blessures. Notre psychothérapie est une auto-thérapie ! 

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