La chambre d'enfant : une invention récente !
La chambre d'enfant est une invention récente, apparaissant au XIXème siècle en occident dans les milieux les plus aisé.
L’expérience première de sécurité est, dans les premiers âges, complètement liée à la présence des autres, dès lors que l’enfant ressent la solitude de la chambre à coucher , il fait, aussi dans la maison, l’expérience des premières peurs. La plupart des parents occidentaux peuvent témoigner de ces périodes où coucher un enfant, seul dans une chambre, est un combat.
Nombre
d’auteurs témoignent de cette expérience douloureuse où la chambre est vécue
comme un espace de relégation : « Le
moment d’aller se coucher était tous les
jours […] un moment véritablement tragique, et donc l’horreur vague était
d’autant plus cruelle […] quitter tout le monde, pour toute la nuit »
(Proust).
La peur nocturne du noir est souvent évoquée « Enfant, j’éprouvais toujours une angoisse sourde. J’avais horriblement peur du noir et du satyre qui viendrait m’enlever la nuit pendant que je dormais […] Je pousse un cri. Sanglotant, je traverse à tâtons la maison » (Hornbacher,1998).
L’expérience première de sécurité est, dans les premiers âges, complètement liée à la présence des autres, dès lors que l’enfant ressent la solitude de la chambre à coucher , il fait, aussi dans la maison, l’expérience des premières peurs. La plupart des parents occidentaux peuvent témoigner de ces périodes où coucher un enfant, seul dans une chambre, est un combat.
Nombre
d’auteurs témoignent de cette expérience douloureuse où la chambre est vécue
comme un espace de relégation : « Le
moment d’aller se coucher était tous les
jours […] un moment véritablement tragique, et donc l’horreur vague était
d’autant plus cruelle […] quitter tout le monde, pour toute la nuit »
(Proust). La peur nocturne du noir est souvent évoquée « Enfant, j’éprouvais toujours une angoisse sourde. J’avais horriblement peur du noir et du satyre qui viendrait m’enlever la nuit pendant que je dormais […] Je pousse un cri. Sanglotant, je traverse à tâtons la maison » (Hornbacher,1998).
Une
fois quittée, la maison d’enfance peut rester comme un attachement
lorsque les parents ou des familiers continuent de l’occuper, elle
reste, parfois, aussi nécessaire à visiter que ses occupants, comme une
« enveloppe d’après la mue », ces lieux subsistent toujours (Le Run).
Appelfeld (2004) enfant, a été délogé de la sécurité familiale et a erré
seul pendant toute la guerre, la détresse de la perte de ses parents se
conjugue constamment avec la plainte d’avoir perdu sa maison d’enfance.
Lucie enceinte, son mari parti en vacances, retourne vivre dans sa
chambre de jeune fille où elle est à nouveau sous la coupe maternelle
(Charlemaine, 2009). Le personnage de Becky del Pàramo, dans le film
Tacones lejanos de Pedro Almodovar, s’installe dans l’appartement en
sous-sol, de son enfance, alors qu’elle est devenue une vedette.
Les transformations que subit la maison sont bien difficiles à accepter comme le relate Dricot « je
ne dors dorénavant plus qu'occasionnellement dans cette chambre,
désormais transformée en bureau pour mes parents. […] Je savais que ce
jour terrible viendrait. Je l'attendais. Pour une sombre histoire de
fuite et d'infiltrations, il va falloir retapisser ma chambre cette
semaine. […] Aujourd'hui, une partie de mon enfance s'est déchirée...
». Dans tous les cas, cette « maison d’enfance » contient des lieux
d’accroche de la mémoire, mais en même temps il faut en faire le deuil
et c’est parfois très douloureux ; Estrade (p.236) transcrit ainsi le
cas d’un de ses patients qui doit vider la chambre de son enfance pour
cause de vente : « j’entre aujourd’hui dans un monde dans lequel ma place n’existera plus ».
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