Perdre sa chambre d'enfance ...


Une fois quittée, la maison d’enfance peut rester comme un attachement lorsque les parents ou des familiers continuent de l’occuper, elle reste, parfois, aussi nécessaire à visiter que ses occupants, comme une « enveloppe d’après la mue », ces lieux subsistent toujours (Le Run). Appelfeld (2004) enfant, a été délogé de la sécurité familiale et a erré seul pendant toute la guerre, la détresse de la perte de ses parents se conjugue constamment avec la plainte d’avoir perdu sa maison d’enfance. Lucie enceinte, son mari parti en vacances, retourne vivre dans sa chambre de jeune fille où elle est à nouveau sous la coupe maternelle (Charlemaine, 2009). Le personnage de Becky del Pàramo, dans le film Tacones lejanos de Pedro Almodovar, s’installe dans l’appartement en sous-sol, de son enfance, alors qu’elle est devenue une vedette.

Les transformations que subit la maison sont bien difficiles à accepter comme le relate Dricot « je ne dors dorénavant plus qu'occasionnellement dans cette chambre, désormais transformée en bureau pour mes parents. […] Je savais que ce jour terrible viendrait. Je l'attendais. Pour une sombre histoire de fuite et d'infiltrations, il va falloir retapisser ma chambre cette semaine. […] Aujourd'hui, une partie de mon enfance s'est déchirée... ». Dans tous les cas, cette « maison d’enfance » contient des lieux d’accroche de la mémoire, mais en même temps il faut en faire le deuil et c’est parfois très douloureux ; Estrade (p.236) transcrit ainsi le cas d’un de ses patients qui doit vider la chambre de son enfance pour cause de vente : « j’entre aujourd’hui dans un monde dans lequel ma place n’existera plus ».

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